L’exposition Récidive est un véritable laboratoire d’expérimentation sur la perception photographique. L’artiste y travaille l’image trouvée, les mots et les supports de présentation, nous entraînant toujours plus loin dans la découverte du médium photographique.
En recyclant des photographies trouvées et en les maintenant à l’écart d’une dimension fictionnelle, l’artiste interroge par le biais de jeux sur les échelles, sur le mouvement et sur le grain, notre rapport à la photographie.
À travers ces démarches, le spectateur prend progressivement conscience de la construction culturelle de sa propre perception physique et mentale de l’objet photographique.
Empreints de sensualité, les supports de présentation (pliages, vidéos, tirages, texte, ..) directement dépendants des images, mettent à l’épreuve nos habitudes de regardeurs. Dans cette résidence, c’est le spectateur qui devient véritable acteur de ses découvertes.
Bousculé dans son rapport à la photographie, il va devoir s’éloigner pour percevoir le détail, se rapprocher pour saisir le tout, toucher, plier, déplier et combiner les images. De cette façon seulement, l’étrange deviendra rassurant et le voyeurisme deviendra vision.
La fovéa, portion congrue de la vision qui conditionne notre regard, est exploitée par l’artiste de façon à ce que se mette en place un « fétichisme de la vue », un retour cyclique et créateur sur l’image, seule voie d’accès à la lisibilité des photographies.
François Maheu
EN
The exhibition Récidive is a veritable laboratory for experimentation with photographic perception. The artist works with found images, words and presentation materials, taking us ever further into the discovery of the photographic medium.
By recycling found photographs and keeping them away from any fictional dimension, the artist uses play on scale, movement and grain to question our relationship with photography.
Through these approaches, the viewer gradually becomes aware of the cultural construction of their own physical and mental perception of the photographic object.
Imbued with sensuality, the presentation media (folds, videos, prints, text, etc.), which are directly dependent on the images, challenge our viewing habits, it is the viewer who becomes the true actor of their discoveries.
Shaken in their relationship with photography, they will have to step back to perceive the details, move closer to grasp the whole, touch, fold, unfold and combine the images. Only in this way will the strange become reassuring and voyeurism become vision.
The fovea, the small portion of the eye that conditions our vision, is exploited by the artist in such a way as to create a ‘fetishism of sight’, a cyclical and creative return to the image, the only way to make the photographs legible.
François Maheu